Le Cubique

Née d’un rectangle il se voulait consistant et robuste. Fasciné des miroirs il se voulait changeant à raison. Le monde ne lui parut rationnel qu’à ses débuts. Mais un jour sa structure laissa place à l’adolescence, ce qui conduit les affres de son désir de croissance au fond du néant absolu de l’angoisse.

Il avait grandi, certes, mais pas sans prix. Sa composition de pierre lisse était maintenant granuleuse.

« C’est donc à cela qu’on me préparait depuis petit, quand on me répétait que le physique ne compte pas ? »

– Allons, tu ne vois donc pas que tu deviens meilleur. Que tu t’assagis. Que tu te sensibilises au regard des autres. C’est là la preuve que tu estimes suffisamment ton prochain pour ne pas le décevoir. Petit jamais une idée pareille ne t’aurais traversé. Vois tu nous autres formes géométriques sommes comme un bon camembert on devient meilleur avec le temps.

– Un camembert, qu’est-ce donc père ? rétorqua Cubique qui n’avait encore été convoqué dans le monde des hommes.

– C’est un met délicieux, onctueux, crémeux qu’il m’a était donné d’effleurer lors de ma première invocation sur al feuille de calcul d’un architecte français des plus raffinés. Il m’avait même malencontreusement renversé un peu de son vin sur le papier qui m’accueillait. Ça n’avait duré qu’un duré qu’un instant avant qu’il ne chiffe la feuille et ne me renvoie ici mais l’alcool m’avait ainsi fait apprécié un vrai bon vieux camembert.

Toute sa vie le cubique rêva de la France et des milles et uns plaisirs qu’elle abritait. L’idée de camembert coulant hanté ses fantasmes gustatifs.

De plan en plan

J’effile le temps.

Structurant, tentant

Plaisant tout le temps

Si vil je mens

Parcourant du long

Une pile de vent

Effleurant un mont

Plus triste que con

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